Question:
Le programme de Mme Royal : coûteux, dépassé et sans vision?!Que pensez-vous des éléments de réflexion joints?
jcg
2007-05-05 02:59:16 UTC
10 RAISONS DE NE PAS VOTER POUR SEGOLENE ROYAL

1. Elle a une vision très manichéenne des choses : après l'annonce par Nicolas Sarkozy de son intention d'engager la construction d'un 2e porte-avions, la candidate socialiste déclare qu'elle préfère l'Education nationale (on doit pouvoir faire les deux ...) ; idem quand, en visite dans un supermarché, elle indique vouloir incarner une société où la « présence humaine » serait renforcée en supprimant des postes de vigiles pour les remplacer par des postes de caissières (là encore, on doit pouvoir faire les deux).

2. Elle a une vision des rapports politiques fondée sur la guerre civile et le sectarisme : elle refuse de serrer la main de Françoise de Panafieu sous prétexte que cette dernière a critiqué ses positions sur le Proche-Orient ; elle refuse de saluer Christian Patriat au Salon de l'agriculture sous prétexte qu'il serait proche de la droite ; en visite aux Antilles, elle dénonce « une lecture révisionniste de l'histoire, dont une certaine droite s'est fait une spécialité » ; elle refuse de dialoguer avec le responsable des ressources humaines du supermarché Champion qu'elle visite au motif qu'elle ne souhaite parler qu'au « nouveau prolétariat féminin » (les caissières).

3. Elle n'est pas une femme indépendante des groupes de pression : rappelons que la candidate socialiste est conseillée sur les questions de justice par l'ancien président d'un syndicat de magistrats (l'USM), sur les questions de sécurité par l'actuel président d'un syndicat de policiers (l'UNSA) et sur les questions d'environnement par l'ancien président d'un groupe de pression international (Greenpeace).

4. Elle pratique un antiaméricanisme primaire : en décembre 2006, en visite au Liban, elle indique « partager beaucoup de choses, notamment l'analyse du rôle des Etats-Unis » avec un député du Hezbollah comparant les Etats-Unis avec le régime nazi. A la sortie de la réunion, elle justifiait la tenue de cette réunion par sa volonté de dialoguer « avec tous les parlementaires ou toutes les autorités démocratiquement représentatives ». Quelques mois plus tard, en avril 2007, elle indique en revanche qu'elle ne sera pas celle « qui ira serrer la main de George Bush comme si de rien n'était ».

5. Elle a une grille de lecture de la société extrêmement datée : comme Jospin en 2002, elle propose d'aller encore plus loin dans le partage du travail avec la généralisation des 35h et la création d'emplois massivement financés par les fonds publics pour lutter contre le chômage, la culture de l'excuse pour lutter contre la délinquance.

6. Elle ne cesse de reporter les problèmes sans jamais les régler : soit elle appelle à un moratoire (sur la culture des OGM ou le réacteur EPR par exemple) ; soit elle recycle un vieux concept en lui offrant un nouveau nom. Les emplois jeunes deviennent des emplois tremplins, la police de proximité devient la police de quartier, les réunions publiques deviennent des débats participatifs ...

7. Elle propose souvent des solutions approximatives et imprécises : ainsi avec le Smic à 1.500 euros dont on ne savait pas s'il devait s'entendre en valeur brute ou nette. Quelques jours avant le premier tour, la candidate socialiste précise qu'il s'agit d'un montant « net », avant que son attachée de presse indique qu'il fallait en fait comprendre « brut ». Ainsi aussi avec son contrat première chance pour les jeunes, qui a été annoncé pour durer un an, puis trois mois, puis de nouveau un an, puis étendu aux plus de cinquante ans, etc.

8. Elle n'hésite pas à asséner des contre-vérités manifestes : ainsi affirme-t-elle que les impôts n'ont pas augmenté en Poitou-Charentes alors qu'elle les a relevés de 27% en 2005 ; elle affirme également que la gauche a construit plus de logement sociaux que la droite alors que depuis 30 ans on n'a jamais construit autant de logements sociaux que depuis 2002 ; elle affirme encore que la délinquance a progressé en France depuis 2002 alors que les chiffres démontrent une baisse de 10%.

9. Elle n'arrive pas à distinguer le combat d'idées des attaques sur les personnes : ainsi la candidate socialiste accuse-t-elle la droite « de ne pas avoir de principes » (le 20 avril sur France-Inter), puis à nouveau d'être une droite « dure, agressive, sans principes, sans vertu républicaines, arrogante, qui dit tout et son contraire » (meeting à Paris le 6 février 2007) et dont le projet de société « recèle de la brutalité, de la violence et de la guerre civile » (meeting à Belfort le 13 avril). De même Nicolas Sarkozy devient un « menteur prêt à tout », qui « ne respecte pas les règles démocratiques », et « un menteur est-il apte à devenir Président de la République ? » (le 3 avril sur Canal +). Il n'aurait également « d'autre ambition que de prendre le pouvoir » (meeting à Besançon le 12 avril).

10. Elle est dure et cassante avec ceux qui ont fini par la quitter : interrogée par les journalistes sur sa réaction à la démission d'Eric Besson, la candidate socialiste répond par un méprisant « Mais qui connaît M. Besson ? ».
Quatre réponses:
bernie (+) bloque vertigo-gol
2007-05-05 03:22:59 UTC
Regarde donc le bilan de l'UMP de ces 5 dernières années :



Puisque ce parti n’a pas l’air pressé de présenter son bilan de cinq ans de gouvernement, une petite visite du site très officiel de l’Insee.



Contrairement à ses annonces initiales, l’UMP n’a pas baissé les impôts. Le taux de prélèvements obligatoires est passé de 2002 à 2005 de 43,1% à 44% du PIB. Si l’on retranche le budget de la Sécurité sociale, cela correspond à une augmentation de 21,7% à 22,9% (source Insee).



Contrairement à son discours récurrent portant sur la nécessité de baisser la dette publique, l’UMP l’aura significativement augmentée. La dette publique globale française, au sens du traité de Maastricht, qui n’avait augmenté que de 5% de 1997 et 2001 en monnaie courante, a augmenté de 30% de 2001 à 2005 (source Insee). Le déficit budgétaire courant, qui était redescendu vers 20 G€ entre 1999 et 2001, oscille entre 45 et 60 G€ depuis 2002.



C’est d’autant plus gênant que cela a correspondu à une période de forts résultats, exceptionnels, comme la soulte provenant de la privatisation de EDF, la privatisation des concessions autoroutières, et autres artifices comptables.



Tout cela a-t-il permis d’améliorer l’économie, l’emploi ou la compétitivité ?



La croissance a flanché. Le taux de croissance du PIB, qui était monté de 2% à 4% en volume de 1997 à 2001, est redescendu à 1,5% aujourd’hui (source Insee).



La compétitivité n’a pas non plus dû s’améliorer, puisque le solde du commerce extérieur se dégrade continûment de +8 G€ en 2002 à - 24 G€ en 2005 (source Insee) et -29G€ en 2006. L’investissement des entreprises, qui augmentait jusqu’en 2001, diminue depuis 2002 (source Insee).



L’emploi a suivi. Le taux BIT de chômage qui était descendu de 1997 à 2001 de 12% à 8% est reparti à la hausse depuis 2002 pour atteindre 10% en 2005 puis redescendre maintenant vers 9% (source Insee, mais voir par exemple ce joli dessin). L’art et la manière ont été sur ce sujet sensible très révélateurs. Au nom de la lutte contre « l’assistanat » et de la « valeur travail », la première mesure prise a été la suppression des « emplois-jeunes », qui aura concerné 470 000 personnes, avec une efficacité finale reconnue en termes d’insertion. Cela a contribué à la rapide remontée du chômage à 10%, qui a créé de tels remous que l’UMP a rapidement dû se résoudre à réintroduire un mécanisme équivalent.



Mais cela n’a pu techniquement être fait qu’en 2005. En 2006, 210 000 nouveaux contrats avaient été signés, mais à 33% du Smic, contre au moins 80% pour les emplois-jeunes. Et le financement du plan Borloo ayant été insuffisant, il a connu moults retards de paiement (voir également cet article AgoraVox sur l’extraordinaire non-financement général du plan Borloo).



Ce dernier point en particulier est caractéristique de l’échec de la politique de l’offre, que préconise pourtant toujours l’UMP, tout en étant en pratique revenue à une stimulation de la demande. Malgré les critiques sur l’impossibilité d’augmenter le Smic, M Borloo publie ceci sur son site :



« Au 1er juillet 2005 (...) en trois ans, le pouvoir d’achat du Smic aura augmenté de 11,4 %, soit la plus forte augmentation depuis vingt ans. »



Mais en réalité, il appert que les salaires n’évoluent plus en monnaie constante depuis 2002 (source Insee). Par contre, selon la comptabilité nationale de l’Insee, les revenus distribués des sociétés (rubrique D42) sont passés, relativement aux traitements et salaires (rubrique D11) de 24,8% à 28,3% de 2001 à 2005. Il suffit d’ailleurs de regarder les bénéfices exceptionnels des entreprises du Cac 40, surtout pétrolières et financières.



Résumé : en cinq ans, l’UMP a laissé à peu près inchangés les salaires, mais a diminué l’investissement, le solde commercial, la croissance, et a augmenté les impôts, le déficit courant, la dette, le chômage, et les bénéfices des entreprises.
2007-05-05 03:09:53 UTC
Moi je prèfère te donner des excellentes raisons, et autrement plus fondées et sérieuses qui doivent nous inciter à voter pour Ségolène Royal :





On entend trop souvent dire qu’il n’y aurait pas de différence entre la droite et la gauche en matière de politiques publiques en France. Pourtant ces élections présidentielles montrent combien cette différence est importante. Vous allez pouvoir en juger sur quelques dossiers sensibles comme l’immigration, le logement, la dette et la fiscalité ou encore l’éducation, l’université et la recherche. Sans compter sur la réforme des institutions pour laquelle l’écart s’avère encore plus important.





Institutions Pour rétablir la confiance, pour mieux faire fonctionner la démocratie, il faut associer les Français aux réformes. Comme tous les peuples intelligents, les Français sont prêts à se mobiliser pour un destin collectif dont ils seraient les bâtisseurs. Sur ce point Ségolène Royal a une longueur d’avance. Alors que l’UMP continue à exclure toute idée de proportionnelle aux élections législatives, le pacte présidentiel de Ségolène Royal introduit une dose de proportionnelle qui permettra aux partis minoritaires d’exister dans le débat démocratique. Quand Ségolène Royal interdit le cumul des mandats et supprime l’article 49-3, qui permet aux gouvernements d’adopter des textes sans vote, de l’assemblée nationale, Nicolas Sarkozy, même s’il souhaite limiter le 49-3, reste quant à lui, favorable au cumul des mandats. Enfin, là où Ségolène Royal introduit la démocratie participative, Nicolas Sarkozy propose que 10 % du corps électoral (il ne s’agit pas d’une mince affaire !) puisse se saisir d’une question ou soumettre un texte à un référendum abrogatif. Bref d’un côté (SR) on s’oriente vers une VIe République à forte connotation parlementaire, de l’autre (NS) on maintient un statut - quo de plus en plus présidentiel.



Éducation, universités, recherche L’éducation, les universités et la recherche sont la proie à une escalade de promesses qui se distinguent, là aussi, à travers la mise en place d’un service public de la petite enfance et d’un soutien scolaire individualisé et gratuit pour Ségolène Royal, quand son adversaire, aspire, à travers des établissements autonomes, à « récompenser l’effort et le mérite ». La suppression de la carte scolaire pour l’un (NS) et son assouplissement au bénéfice des établissements délaissés, pour l’autre (SR) incarne la différence qui existe entre la loi du plus riche et du plus fort, et la volonté de conforter un service public misant sur l’égalité des chances. En matière d’université et de recherche, l’appel à la refondation de la Conférence des Présidents des Universités (CPU), est entendue par l’un et par l’autre en terme de promesses de moyens : 10 % par an pour SR, 4 milliard d’€ à l’horizon 2012 pour NS. Au - delà de cette surenchère, la différence d’approche est à mettre au profit de Ségolène Royal pour son allocation d’autonomie au bénéfice des jeunes ainsi que sur son « mieux - disant - recherche ».



Logement La pénurie de logements sociaux, la flambée des loyers ont élargi la crise à d’autres catégories socio - professionnelles et débouché sur le « droit au logement opposable ». Si les principaux candidats du premier tour ont considéré qu’il fallait revaloriser les aides personnalisées au logement, Ségolène Royal, là encore, propose d’aller plus loin, avec la création d’un « service public de la caution », alors que Nicolas Sarkozy veut, non sans démagogie, mettre en vente les HLM et rendre tous les Français, propriétaires de leur logement.



Immigration À travers le malaise qu’il suscite, le thème de l’immigration introduit une différence encore plus importante entre les deux candidats qui restent en lice. La première loi que ferait voter Nicolas Sarkozy consoliderait la politique d’immigration « choisie » promue par lui - même, en Juillet 2006, avec les bavures qui en découlent sur le plan humain. La création d’un Ministère de l’immigration et de l’identité nationale, introduit un clivage qui vise à attirer les voix qui se portent sur le Front National. Pour l’un (NS) il s’agit d’attirer une immigration qualifiée qui inéluctablement appauvrira encore davantage les pays pauvres, pour Ségolène Royal, il s’agira à la fois de régulariser sur critères les sans - papiers et de fixer les populations des pays pauvres grâce à une aide au développement.



Dette et fiscalité Enfin, la surenchère, propre à toute campagne électorale, doit prendre en compte la réalité des moyens disponibles qui se mesurent avec la dette et la fiscalité. Pour les deux candidats, la bataille de l’impôt vise à baisser les prélèvements obligatoires (44,4 % du PIB en France, contre un taux moyens des pays européens de 42 %). Mais, pour y parvenir les approches sont radicalement différentes. Quand l’un (SR) propose de réduire le train de vie de l’Etat, l’autre (NS), propose, en bon libéral, de diminuer massivement les impôts directs. Ce dernier exemple permet de dégager la différence des différences entre la droite et la gauche. Même si elles se situent toutes les deux sur le terrain de l’économie libérale (sur ce point la gauche anti-libérale a raison), la différence réside dans la volonté de tempérer le libéralisme pour SR et de l’exacerber pour NS.



Cumulée à toutes les différences, cette dernière différence, qui traverse toute les autres, nous fait préférer sans état d’âme la candidature de Ségolène Royal pour faire gagner la France.
Marc C
2007-05-05 03:23:08 UTC
Trés bonne analyse, bravo jcg !

J'ajouterais que lors du débat du 2 mai elle s'est tournée en ridicule en insistant jusqu'à la gauche sur ses "17 % de part du nucléaire dans l'électricité" alors que cette part se monte à plus de 78% (chose que beaucoup de gens savent malgré ce qu'ont l'air de dire les journalistes).

Dans une autre interview elle a affirmé que son projet ne coutait que 35 millions d'euros (soit la moité environ de ce qu'ont calculé les économistes indépendants) et quand le journaliste le lui a fait remarquer elle a répondu avec son aplomb habituel qu'elle n'utilisait pas le calcul arithmétique !!!! J'en ai déduis qu'elle utilisait sans doute une nouvelle forme de calcul ...magique.

Sa "saine colère" vue avec le recul des rectifications apportées par l'UMP le lendemain laisse un goût bizarre dans la bouche : quand on sait que la loi du 11 février 2005 du gouvernement Jospin a permis l'entrée obligatoire des handicapés dans les établissements scolaires, on se dit qu'avoir employé le mot trés violent "d'immoralité" pour qualifier la politique de Sarkozy est plus qu'outrancier, moi ça me fait froid dans le dos.

Son sectarisme, sa rigidité, sa mauvaise foi se drapant toujours dans la bonne conscience, sa vision brouillonne et son agressivité (sans compter sa facilité à couper la parole et à la garder envers et contre tout), tout cela est plus qu'inquiétant et me donne envie de voter Sarkozy bien que je ne sois pas d'accord sur tout avec Sarko.
2007-05-05 03:01:49 UTC
Et le coût des allégements fiscaux de M. Sarkozy ? Le coût des heures supps défiscalisées ? La réduction du nombre de fonctionnaires qui rapportera une économie dérisoire ?


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