aldente357
2007-03-19 10:18:28 UTC
Depuis le début de cette campagne, nous avons droit à un Le Pen « soft ». Il tente de séduire de nouveaux électeurs au-delà de ses marges traditionnelles. Entre le premier et le deuxième tour il y a cinq ans, il avait très peu progressé. Il en a tiré la leçon. Sauf que cette fois-ci, il n’est plus le seul candidat « anti-système » à droite. François Bayrou s’est installé sur ce terrain avec le succès que l’on sait. Le Pen a donc repris ses rengaines habituelles sur l’insécurité et sur l’immigration, flattant les sentiments xénophobes qui sont sa marque de fabrique.
Sur le plateau de « 5 ans avec» l’autre jour, je pus constater de près que malgré son âge, il n’avait rien perdu de sa vivacité et sa mauvaise foi. D’après lui, seuls ses chiffres étaient les bons concernant le nombre de clandestins en France ou la croissance en Europe ! C’est accorder trop d’importance à Jean-Marie Le Pen que de le cataloguer à l’extrême droite. Son nationalisme manque de panache, car il s’appuie moins sur l’amour de la France que sur la haine de l’autre. Son programme économique est un mélange de libéralisme ( impôt sur les revenus divisé par deux) et de dirigisme anti-capitaliste. Sa doctrine est un pot-pourri de démagogie, de populisme surfant sur les peurs et les sentiments humains les plus bas. Son influence et son assise électorale - encore mal mesurées par les sondages - dépendent moins de son talent, que de l’incapacité de la classe politique à canaliser les peurs de la société française et de les transformer en volonté de changement.